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[Zombies] VIVANTS de Isaac Marion

 

 

 

♥ LIVRE COUP DE COEUR ♥

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Le monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l'intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les opposent.
R est un Mort. Comme tous les Morts, R n'a pas de souvenirs, pas d'émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l'emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.

 

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→ 4,25/5 (Très Bien +)
 

 Vivants est un roman qui m'aura marquée. On évolue dans l'histoire dans cette atmophère apocalyptique, désespérante mais avec ce semblant d'espoir que R éprouve. Vivants est un de ces romans dont je ne sais pas quoi penser au final, qui m'a fait réfléchir, qui m'a plu, et pourtant, j'aurais du mal à exprimer dans cet article le bien que j'en pense.

 

 Le contexte est excellent, j'adore les fins du monde. En revanche, c'est une de mes premières, la deuxième précisément lecture contenant des zombies, et cette version déroutante de ces créatures est appréciable. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, cependant Isaac Marion m'a convaincue avec ces Morts, Charnus ou Osseux, et ces Vivants. Certes l'origine des Osseux est vue sur un point psychologique, mental, non pas scientifique, et celle des Morts reste vague, ce sera mon unique déception. Dans Je suis une légende, tout était tellement pointu que ma curiosité était comblée, or dans ce livre, le flou est dommage. 

 

 Isaac Marion écrit franchement bien, parce ce qu'on est totalement happés par l'ambiance des scènes, totalement dans la tête des personnages. Il y a un bon dosage de narration, description, peu de dialogues et ça donne un côté mature à l'oeuvre. Au final, on est présents sur les lieux, et on juge, on examine, on analyse tout ce qu'on voit, ce qu'on dit. J'ai eu l'impression de redécouvrir le monde, et ça, croyez-moi c'était magique. Un style d'écriture particulier, brut, mais apaisant et enrichissant.

 

 L'intrigue est complète, on a ce qu'il faut en rebondissements, mystère et ça se renouvelle bien. 

 

 Je n'ai pas pu résister, j'ai ramassé énormément de citations :

 Nous sommes sur une plage. Pas une vraie, découpée sur des millénaires par ce maître artisan qu'est l'océan, celles-là sont toutes sous les flots à présent. Nous sommes au bord d'une ville entre les dalles cassées des trottoirs. Des réverbères couverts de berniques s'élèvent du ressac, certains d'entre eux ne s'avouent pas vaincus et projettent des cercles de lumière orange sur les vagues dans l'obscurité du soir.

 

(Elle a les yeux fixés sur le sol, comme si elle voyait à travers, jusqu'au centre de la Terre, jusqu'en enfer.) Qu'est-ce qui cloche chez les gens ? dit-elle, presque trop bas pour que je l'entende. Est-ce qu'ils sont nés avec des pièces manquantes ou est-ce qu'ils les ont perdues en cours de route ?

 

Savoir, c'est souffrir, et je veux ressentir cette souffrance, je veux mieux les connaître et, par extension, mieux me connaître. Savoir qui et ce que je suis vraiment. Peut-être qu'à l'aide de ce scalpel, chauffé au rouge et stérilisé dans les larmes, je peux commencer à gratter la pourriture en moi.

 

 Pas question de bâiller au milieu d'une phrase et de ranger le manuscrit dans un tiroir. Pas cette fois. Ôte-moi ces couvertures en laine pleines de poussière : apathie, antipathie et dessiccation cynique. Très peu pour moi : je veux vivre pleinement, et je veux une vie sans parachute. Bon. Voilà, R. C'est maintenant.

 

Nous allons procéder à notre propre exhumation. Nous allons nous battre contre le fléau et nous allons gagner. Nous allons pleurer et saigner, désirer et aimer, et vaincre la mort. Nous sommes le remède. Parce que nous l'avons décidé.

 

 En y repensant, avec le recul, cet ouvrage est transcendant. Les personnages sont merveilleux, admirables. Julie est une fille qui a un vrai caractère, elle est vraie, elle a le sourire alors qu'elle vit dans un monde effondré. Nora est une protagoniste sympathique. Perry Kelvin, ou M sont eux également tout à fait satisfaisants. Enfin R, qu est subjuguant. Extraordinairement rare. Une humanité. Il est tout ce qu'il y a de beau dans l'espèce humaine. Il a cette faculté à vous faire, si ce n'est pas tout aimer, tout supporter.

 

 Je termine en quelques mots pour dire que je termine mon mois avec un livre charmant, aux héros magnifiques, à l'écriture additive et à la réflexion qu'on peut en faire passionnante. Je vous le conseille en priorité.



29/10/2013
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