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[Roman biographique] VIPERE AU POING de Hervé Bazin



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Vipère au poing, c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, femme odieuse, surnommée Folcoche. Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains les plus lus de l'époque.

 

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→ 2/5 (Assez Bien)

Dans sa globalité, ce livre ne m'a pas vraiment convaincue. Le style d'écriture est agréable, dans un bon niveau de langue. Mais je n'ai pas trouvé cela très addictif, je n'ai pas été emportée par l'histoire.

 

Les traits de Folcoche, dans le sommeil, s'amollissaient. Le menton lui-même perdait de sa sécheresse. Oui, la vipère, tous yeux éteints, la vipère du pied du platane, une fois morte, manquait de métal.



Le début, la description du domaine de La Belle Angerie, m'a quelque peu perdue, même en relisant, les tournures étaient trop compliquées pour moi. Les personnages, hormis Jean, me paraissaient absents, le père est très effacé, happé par sa passion des mouches ; la mère tyrannique, - je l'attendais plus dure encore -, et Frédie qui ne lutte pas directement. On nous présente une immense famille de tantes, d'oncles, de cousins. Je me demande encore qu'est-ce que cela apportait à l'histoire.

 

Jouer avec le feu, manier délicatement la vipère, n'était-ce point depuis longtemps ma joie favorite ? Folcoche m'était devenue indispensable comme la rente du mutilé qui vit de sa blessure.



L'intrigue est bien menée, pourtant, c'était assez plat, je me suis parfois ennuyée. Rien ne m'a spécialement marquée, à part le premier chapitre, le dernier et le vingtième. Le premier et le dernier ont le lien de la vipère, font une introduction et une conclusion divertissante. Je ne sais plus précisément de quoi parle le chapitre vingt, mais il y a des réflexions de Jean qui m'ont énormément plues.

 

Je suis une force de la nature. Je suis le choix de la révolte. Je suis celui qui vit de tout ce qui les empêche de vivre. Je suis la négation de leurs oui plaintifs distribués à toutes les idées reçues, je suis leur contradiction, le saboteur de leur patiente renommée, un chasseur de chouettes, un charmeur de serpents, un futur abonné de L'Humanité.



Le passage que j'ai le plus apprécié se déroule dans la dernière partie du livre. Jean est adolescent et a su progressivement calmer sa diablesse de mère. Mais ils se détestent et Folcoche cherche la moindre erreur pour faire envoyer ce fils rebelle en pension. Le père ne s'implique pas dans ces querelles, il ne regarde que les preuves. Folcoche trouve une cachette de Jean, mais celui-ci, plus rusé, devine son projet. Elle souhaite cacher un objet de valeur, afin de prouver à la famille que ce vol doit être sanctionné. Ainsi, Jean creuse dans le mur de la pièce adjaçente pour surveiller sa mère. J'ai aimé ce moment car Jean est enfin plus malin qu'elle, en l'épiant puis lui rendant le portefeuille caché. Le dialogue est efficace, les répliques intelligentes. Jean a contré le plan et lui fait comprendre qu'il sait à quoi elle joue. C'est un passage fort, où l'on sent qu'il se passe des choses importantes et décisives. J'ai aimé que Jean remporte la bataille, use d'un stratagème pour piéger Folcoche. C'est animé, dynamique, un extrait aussi subtil, logique.

Pour conclure, c'est un livre qui aurait pu me plaire, malgré des scènes légèrement molles, la cruauté encore faible. J'avais peut-être de trop grandes espérances. Dans tous les cas, je sais que je relirai ce livre dans un an ou deux, pour être sûre de ne pas passer à côté d'une bonne lecture.

 

Sa force d'inertie était proportionnelle aux coups de poings et aux coups de gueule.


Je serai par contre curieuse de savoir ce que pensait réellement l'auteur de sa mère, quels rapports il entretenait avec. Je vous conseille ce livre, sans enthousiasme.



20/02/2014
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